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, 223ILA, Bordeaux
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Aux Dieux Mânes et à la Mémoire de Valeria Victorina, citoyenne d’Aix (ou de Dax), décédée à 60 ans, ses fils ont pris soin d’élever (ce monument) et ils en ont fait la dédicace sous l’ascia.
Remployés côte à côte dans le rempart, les deux cippes sont ceux de deux époux et ils se trouvaient certainement à l’origine dans la même concession funéraire. Les deux conjoints portent le même gentilice, ce qui, ajouté aux adjectifs laudatifs employés comme surnoms (nomen Valerius, -a est très courant) ; l’épouse est désignée par son seul surnom dans la première épitaphe, et l’on pourrait aussi penser à un couple patron/affranchie. L’origine de ces deux défunts, ciues Aquenses, est incertaine. Venaient-ils de Dax ou d’Aix-en-Provence, les deux communautés civiques des Gaules dont le nom pouvait s’abréger en Aquae ? "à moins qu’il ne s’agisse d’une ville située hors de Gaule", note Jullian. Depuis Robert, les commentateurs ont présumé que les deux défunts étaient des Dacquois, en raison de la proximité entre Dax et Bordeaux. Après être resté dans l’expectative (Valerius est très courant en Gaule Narbonnaise (cf. ciuis Boias (ciuis Aquensis (
La formule finale (sub ascia ded.) ne contribue pas à résoudre la question : ces deux épitaphes d’un couple sont à Bordeaux les seules à l’employer avec certitude (voir ascia. Si la formule est fréquente en Narbonnaise, elle n’est pas encore attestée dans l’épigraphie aixoise (Aquenses illustrent bien la pratique onomastique locale : sur son cippe funéraire, Valeria Victorina porte les duo nomina, alors qu’elle n’est désignée que par son surnom dans l’épitaphe de son époux (sur les phénomènes d’homophonie dans l’usage de Victor, Victoria et leurs dérivés, voir