Localisation: Turquie/Muğla/Zeytinköy
(nom moderne): Zeytinköy
Province romaine: Asia
Support: Stèle
Matériau: Marbre
Description et état du monument : jaune véiné de blanc. Partie supérieure légèrement abimée, partie inférieure brisée
Dimensions: 32,5/41/9
État de conservation: Partie supérieure légèrement abimée, partie inférieure brisée
Écriture: Stoichèdon
Style écriture: St. 18 carreaux
Datation du texte: -319/-318
Justificatif datation: Date donnée par la source
Édition corpus: Varinlioğlu et al. 1990 ,92, 1990, p. 59-78; IK , 38-Peraia, 701 (photo d'estampage); SEG , 40, 1990, 996; HTC , 47, photo d'estampage;
Commentaire bibliographique: Bull. ép. , 1991, 545; Knoepler 1992 , p. 441-442;
Texte
01 [ . ]Ι̣Λ̣ΙΠΠΟΝΒΑ̣Σ̣[ . . . . . . . ] 02 [ . ]ΣΕΚΤΩΙΕΤΕΙΕΠΙΠΙΣ[ . ] 03 ΝΩΣΑΝΑΜΩΚΥΔΩΡΥΜΗΝ̣ 4 ΟΣΚΟΡΟΒΑΛΛΙΣΣΙΟΣΕΚ̣ 05 [ . ]ΗΣΙΑΣΓΕΝΟΜΕΝΑΣΚΥΡ 06 [ . ]ΑΣΕΔΟΞΕΤΑ̑ΙΠΟΛΙΤΑ̑Ι 07 [ . ]ΛΑΔΑΣΕΩΝΚΡΑΤΗΣΙΠΠ 8 ΩΙΠΟΛΥΩΝΟΣΠΛΑΤΑΙΕΙ̑ 09 ΕΥΕΡΓΕΤΑΙΓΕΝΟΜΕΝΩΙ 10 ΠΛΑΔΑΣΕΩΝΚΑΙΑΦΕΝΤΙ 11 ΑΠΟΤΟΥ̑ΔΑΝΕΙΟΥΟΥΩΦΕ 12 ΙΛΟΝΑΥΤΩ̑ΙΧΡΥΣΟΥ̑ΣΑΛ 13 ΕΞΑΝΔΡΕΙΟΥΣΔΙΑΚΟΣΙ 14 ΟΥΣΔΕΚΑΔΕΔΟΣΣΘΑΙΑΥ 15 ΤΩ̑ΙΚΑΙΕΓΓΟΝΟΙΣΠΡΟΞ 16 ΕΝΙΑΝΕΥΕΡΓΕΣΙΑΝΠΟΛ 17 ΙΤΕΙΑΝΚΑΙΕΝΚΤΗΣΙΝΚ 18 ΑΙΜΕΤΟΥΣΙΑΝΠΑΝΤΩΝΚ 19 [ . . . . . . . . ]Ι̣ΠΛΑΔΑΣΕΥ̑Σ 20 [ . . . . . . . . . . ]ΞΑΙΑΥΤΟΝ̣ 21 [ . . . ------------------------] 22 ------------------------------ |
01 [Φ]ι̣λ̣ἰππον Βα̣σ̣[ιλεύοντ]- 02 [ο]ς, ἔκτωι ἔτει · ἐπὶ Πισ[ . ]- 03 νω Σαναμω Κυδὠρυ, μην̣- 4 ὸς Κοροβαλλισσιος, ἐκ̣- 05 [λ]ησίας γενομένας κυρ- 06 [ί]ας, ἔδοξε τα̑ι πόλι τα̑ι 07 [Π]λαδασέων · Κρατησίππ- 8 ωι Πολύωνος Πλαταιει̑ 09 εὐεργέται γενομἐνωι 10 Πλαδασέων καὶ ἀφέντι 11 ἀπὸ του̑ δανείου οὔ ὢφε- 12 ιλον αύτω̑ι χρυσου̑ς Ἀλ- 13 εξανδρείους διακοσί- 14 ους δέκα, δεδόσσθαι αὐ- 15 τω̑ι καὶ ἐγγόνοις προξ- 16 ενἰαν εὐεργεσίαν πολ- 17 ιτείαν καὶ ἔνκτησιν κ- 18 αὶ μετουσίαν πάντων κ- 19 [αθάπερ κα]ὶ̣ Πλαδασευ̑σ- 20 [ι καὶ κατατά]ξαι αὐτὸν̣ 21 [εἰς ------------------------] 22 ------------------------------ |
Traduction:
Sous le règne de Philippe, dans la sixième année ; sous Pis[.]nôs, fils de Sanamôs, fils de Kydôros, au mois de Koroballissis, en assemblée souveraine, il a plu à la cité des Pladaséens d'accorder à Kratèsippos, fils de Polyôn, Platéen, qui s'est montré évergète des Pladaséens en faisant une remise de deux cent dix chrysoi d'Alexandre sur le prêt dont ils lui étaient redevables, à lui et à ses descendants, le titre de proxène, celui d'évergète, le droit de citoyenneté et celui de posséder un bien-fonds, part à tout ce à quoi ont droit les Pladaséens, et qu'on l'inscrive (dans une tribu?)
Apparat critique:
L. 18-19 ...Πλαδασευσλι καὶ κατατα ξαι αύτοὺς κτλ REA, mais αύτόν, qui nous a été suggéré par Th. Drew-Bear, est meilleur : on voit à l'extrémité droite de la ligne le début d'un trait incliné que nous avions interprété comme correspondant à un upsilon, mais les nu de cette inscription peuvent avoir leur barre transversale qui dépasse légèrement sur la gauche (cf. particulièrement l. 9) et αύτόν conviendrait mieux pour le sens (c'est le bénéficiaire du décret honorifique lui-même qui est inscrit dans la subdivision civique).
Commentaires:
Pour un commentaire détaillé de cette inscription, voir la publication commune citée en référence (dont nous reprenons la traduction légèrement modifiée) ainsi que les remarques relatives au n°þsuivant. Par sa provenance, le texte permet de localiser la cité de Pladasa, car même si le centre de cette polis ne se trouvait pas à Çandühüren (pour ce site, voir les remarques du n° suivant, § 5 et supra, p. 52-53), il n'en est nécessairement pas très éloigné. L'article REA, 1990, rassemble aussi les témoignages relatifs à Pladasa et aux Pladaséens.
L'hypothèse qui était retenue (à la suite de J. et L. Robert) selon laquelle on devait probablement distinguer deux Pladasa, l'une sur la côte, l'autre à l'intérieur des terres, a été rendue caduque par la découverte de la grande souscription supra n°þ1. De la même manière, il est maintenant assuré que Pladasa et Platasa de l'époque de Pixôdaros (cf. n°þ48) ne sont qu'une seule et même entité.L'hypothèse de l'éd. pr. selon laquelle le personnage honoré, Kratèsippos, fils de Polyôn, de Platées, avait été un compagnon d'Alexandre ou de l'un de ses successeurs, se trouve apparemment confortée (si cette théorie est juste) par une remarque de D. Knoepfler (1992), selon qui le personnage avait dû quitter sa patrie avant la reconstitution de la Confédération béotienne au lendemain de la destruction de Thèbes : après cette date, on utilisait alors en effet l'ethnique fédéral béotien, cf. le cas d'un BoivtÚw §k Platai«n à Éphèse (IK, 16-Ephesos, 2003).
Pour la date du texte, en revanche, D. Knoepfler et le Bull. ép. retiennent (sans explication particulière) la date de 318/317, mais l'étude détaillée de A. B. Bosworth (1992) sur la chronologie du règne de Philippe III confirme celle de 319/318 qui avait été proposée par ed. pr., acceptée par W. Blümel (IK) et SEG.
Sur l'ἐκκλθσία κυρία en dehors d'Athènes, et particulièrement en Carie et en Lycie, voir Errington 1995 et Rhodes 1995, avec les remarques de Ph. Gauthier, Bull. ép., 1996, 121 et 157. Pour M. Errington, il s'agissait de noter l'obtention d'un “quorum” minimum de votants, mais voir les objections de P. J. Rhodes et de Ph. Gauthier, lequel considère que ce sens serait trop restrictif – d'où notre traduction par “assemblée souveraine” plutôt que par “assemblée plénière”.
Pour ce qui est de la langue du décret, on laissera le débat de fond aux linguistes, en précisant qu'on ne verrait aucun obstacle à évoquer une “koina dorienne” (sur la koinè en général, cf. Brixhe 1993, 1996 et 1998, et sur la koina dorienne est-égéenne, dont il apparaît cependant qu'elle est difficile à définir, Bile 1996). Néanmoins, on doit souligner que c'est la langue des cités doriennes voisines qui avait été choisie pour rédiger ce décret, quand c'est la koinè (au sens habituel du terme) qui avait été utilisée pour le décret de Pladasa de l'époque de Pixôdaros.
On notera enfin que la forme du décret, avec des considérants rédigés sans ἐπειδή mais avec un membre de phrase en apposition au nom du personnage lui-même au datif en antéposition, trouve un exact parallèle dans le décret de Priène pour Antigone qui est de la même époque (Tod, 186, avec la date conventionnelle de 334, mais on a avancé pour ce décret une date dans les années 313 et suivantes, cf. Debord 1994, 441-443). On a donc affaire à un type de rédaction des décrets qui était alors à la mode en Asie Mineure et dont les Pladaséens s’inspirèrent (pour la structure des décrets de Priène, qui ne sont pas tous sur le même modèle, cf. Rhodes 1997, 381-382)
L'hypothèse qui était retenue (à la suite de J. et L. Robert) selon laquelle on devait probablement distinguer deux Pladasa, l'une sur la côte, l'autre à l'intérieur des terres, a été rendue caduque par la découverte de la grande souscription supra n°þ1. De la même manière, il est maintenant assuré que Pladasa et Platasa de l'époque de Pixôdaros (cf. n°þ48) ne sont qu'une seule et même entité.L'hypothèse de l'éd. pr. selon laquelle le personnage honoré, Kratèsippos, fils de Polyôn, de Platées, avait été un compagnon d'Alexandre ou de l'un de ses successeurs, se trouve apparemment confortée (si cette théorie est juste) par une remarque de D. Knoepfler (1992), selon qui le personnage avait dû quitter sa patrie avant la reconstitution de la Confédération béotienne au lendemain de la destruction de Thèbes : après cette date, on utilisait alors en effet l'ethnique fédéral béotien, cf. le cas d'un BoivtÚw §k Platai«n à Éphèse (IK, 16-Ephesos, 2003).
Pour la date du texte, en revanche, D. Knoepfler et le Bull. ép. retiennent (sans explication particulière) la date de 318/317, mais l'étude détaillée de A. B. Bosworth (1992) sur la chronologie du règne de Philippe III confirme celle de 319/318 qui avait été proposée par ed. pr., acceptée par W. Blümel (IK) et SEG.
Sur l'ἐκκλθσία κυρία en dehors d'Athènes, et particulièrement en Carie et en Lycie, voir Errington 1995 et Rhodes 1995, avec les remarques de Ph. Gauthier, Bull. ép., 1996, 121 et 157. Pour M. Errington, il s'agissait de noter l'obtention d'un “quorum” minimum de votants, mais voir les objections de P. J. Rhodes et de Ph. Gauthier, lequel considère que ce sens serait trop restrictif – d'où notre traduction par “assemblée souveraine” plutôt que par “assemblée plénière”.
Pour ce qui est de la langue du décret, on laissera le débat de fond aux linguistes, en précisant qu'on ne verrait aucun obstacle à évoquer une “koina dorienne” (sur la koinè en général, cf. Brixhe 1993, 1996 et 1998, et sur la koina dorienne est-égéenne, dont il apparaît cependant qu'elle est difficile à définir, Bile 1996). Néanmoins, on doit souligner que c'est la langue des cités doriennes voisines qui avait été choisie pour rédiger ce décret, quand c'est la koinè (au sens habituel du terme) qui avait été utilisée pour le décret de Pladasa de l'époque de Pixôdaros.
On notera enfin que la forme du décret, avec des considérants rédigés sans ἐπειδή mais avec un membre de phrase en apposition au nom du personnage lui-même au datif en antéposition, trouve un exact parallèle dans le décret de Priène pour Antigone qui est de la même époque (Tod, 186, avec la date conventionnelle de 334, mais on a avancé pour ce décret une date dans les années 313 et suivantes, cf. Debord 1994, 441-443). On a donc affaire à un type de rédaction des décrets qui était alors à la mode en Asie Mineure et dont les Pladaséens s’inspirèrent (pour la structure des décrets de Priène, qui ne sont pas tous sur le même modèle, cf. Rhodes 1997, 381-382)
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©2016 Alain Bresson, Patrice Brun, Ender Varinlioğlu (Édition); Nathalie Prévôt (TEI Encoding); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)