Localisation: France/Nouvelle-Aquitaine/Gironde/Bordeaux
Site (nom antique): Burdigala
(nom moderne): Bordeaux
Province romaine: Aquitania
Support: Cippe
Matériau: Calcaire (de Taillebourg, en Charente-Maritime, selon , p. 116 ? Cette affirmation devrait être vérifiée)
Décor: Fronton, quatre acrotères. Sur la face 1, à l’intérieur d’un cadre en fort relief, le tympan est sculpté au centre d’un croissant de lune en bas-relief. Sous le bandeau du fronton, la liaison avec le dé est assurée par une doucine droite soulignée par une rangée de modillons très plats, tandis qu’avec la base elle est faite par un simple chanfrein oblique. Ascia sculptée sur la face 2. Par son architecture et son décor, ce cippe appartient à la série des monuments "à la pomme de pin"
Dimensions: [108]/[72]/[44]
Contexte local: rempart gallo-romain
Conditions de découverte: Comme ILA Bordeaux; , 223
Lieu de conservation: Bordeaux
Institution de conservation: Musée d'Aquitaine
N° inventaire: 60.1.47
Description du champ épigraphique: Sur la face 1, le champ épigraphique est éclaté sur trois plans. L’invocation aux Dieux Mânes (l. 1) est gravée sur les acrotères antérieurs, celle à la Mémoire sur le bandeau inférieur du fronton, la suite sur le dé Dimensions: 51/61
État de conservation: Légère érosion dans la partie centrale
Mise en page: Justification à gauche et à droite et espacement régulier des lettres et des mots. Lignes de guidage apparentes
Écriture: Capitale carrée
Style écriture: Lettres d’un dessin précis et d’une belle gravure, de même que les points séparatifs triangulaires. Des recherches d’effet décoratif : lettres dépassant l’alignement (T, I, l. 3 ; I, l. 6 ; les I ont l’extrémité supérieure recourbée vers la gauche). L’indication d’origine est abrégée, l. 3
Type de texte: Épitaphe
Datation du texte: 201/250
Justificatif datation: Ascia, formulaire, typologie du support (série b des cippes "à la pomme de pin"). La défunte est décédée un certain temps après son époux (ILA Bordeaux; , 223), dont l’épitaphe ne porte pas l’invocation à la Mémoire
Édition corpus: Robert 1881 , 50-51; IRB, 1 , p. 153-155, 47; CIL, XIII , 609b; Caila-Courteault 1918-1919 , p. 116117; ILA, Bordeaux , 222, photo;
Commentaire bibliographique: Wierschowski 2001 , p. 271, 370;
Texte
01 D uac. M 02 ET uac. ▴ uac. M 03 VAL▴VICTORI 4 NAE▴CIV▴AQV 05 DEF▴ANN▴LX 06 FILI▴EIVS▴P̣▴C▴ET 07 SVB▴ASCIA▴DED |
01 D(is) M(anibus) 02 et M(emoriae) 03 Val(eriae) Victori- 4 nae, ciu(is) Aqu(ensis), 05 def(unctae) ann(orum) LX, 06 fili(i) eius p̣(onendum) c(urauerunt) et 07 sub ascia ded(icauerunt) . |
Traduction:
Aux Dieux Mânes et à la Mémoire de Valeria Victorina, citoyenne d’Aix (ou de Dax), décédée à 60 ans, ses fils ont pris soin d’élever (ce monument) et ils en ont fait la dédicace sous l’ascia.
Commentaires:
Remployés côte à côte dans le rempart, les deux cippes sont ceux de deux époux et ils se trouvaient certainement à l’origine dans la même concession funéraire. Les deux conjoints portent le même gentilice, ce qui, ajouté aux adjectifs laudatifs employés comme surnoms (Kajanto 1965; , p. 272 et 279), peut faire croire qu’ils étaient les affranchis d’un même maître (cependant le nomen Valerius, -a est très courant) ; l’épouse est désignée par son seul surnom dans la première épitaphe, et l’on pourrait aussi penser à un couple patron/affranchie. L’origine de ces deux défunts, ciues Aquenses, est incertaine. Venaient-ils de Dax ou d’Aix-en-Provence, les deux communautés civiques des Gaules dont le nom pouvait s’abréger en Aquae ? "à moins qu’il ne s’agisse d’une ville située hors de Gaule", note Jullian. Depuis Robert, les commentateurs ont présumé que les deux défunts étaient des Dacquois, en raison de la proximité entre Dax et Bordeaux. Après être resté dans l’expectative (IRB; , 47) Jullian a nettement penché pour Dax (IRB; , p. 548). R. Étienne (Etienne; , p. 140-141), l’a suivi, tout en s’étonnant de la très faible représentation des cités de Narbonnaise à Bordeaux. Wierschowski a choisi Aix, car le gentilice Valerius est très courant en Gaule Narbonnaise (cf. Christol 2000; ) ; mais d’autre part, G. Fabre; ) a mis en évidence sa fréquence (relative) dasn les régions du piémont pyrénéen. La répartition géographique des étrangers à Bordeaux montre qu’entre la Garonne et les Pyrénées, ce possible couple de Dacquois serait totalement isolé si l’on met à part un ciuis Boias (ILA Bordeaux; , 192), issu en quelque sorte de la lointaine banlieue bordelaise. À Agen M. Valerius Communis, ciuis Aquensis (, 26) ne peut être attribué à Dax de préférencde à la Narbonnaise.
La formule finale (sub ascia ded.) ne contribue pas à résoudre la question : ces deux épitaphes d’un couple sont à Bordeaux les seules à l’employer avec certitude (voir ILA Bordeaux; , 208). Elle est inconnue dans les inscriptions funéraires des Neuf Peuples et elle se rencontre une autre fois seulement dans la province d’Aquitaine, mais sur la tombe d’un homme qui avait fait carrière hors de la province, un santon vétéran de la VIIe légion (ILA, Santons; , p. 120-122, 16) ; après la victoire de Sévère sur Albinus, il avait pu séjourner avec un détachement de sa légion à Lyon où abondent les déicaces sous l’ascia. Si la formule est fréquente en Narbonnaise, elle n’est pas encore attestée dans l’épigraphie aixoise (ILN, Aix-en-Provence; ). Dans l’épitaphe de Victorina, les dédicants, ses enfants, n’ont pas indiqué leurs noms, mais seulement leur lien de parenté avec la défunte ; les exemples de cette pratique sont nombreux à Bordeaux et les monuments des deux Aquenses illustrent bien la pratique onomastique locale : sur son cippe funéraire, Valeria Victorina porte les duo nomina, alors qu’elle n’est désignée que par son surnom dans l’épitaphe de son époux (sur les phénomènes d’homophonie dans l’usage de Victor, Victoria et leurs dérivés, voir ILA Bordeaux; , 260).
La formule finale (sub ascia ded.) ne contribue pas à résoudre la question : ces deux épitaphes d’un couple sont à Bordeaux les seules à l’employer avec certitude (voir ILA Bordeaux; , 208). Elle est inconnue dans les inscriptions funéraires des Neuf Peuples et elle se rencontre une autre fois seulement dans la province d’Aquitaine, mais sur la tombe d’un homme qui avait fait carrière hors de la province, un santon vétéran de la VIIe légion (ILA, Santons; , p. 120-122, 16) ; après la victoire de Sévère sur Albinus, il avait pu séjourner avec un détachement de sa légion à Lyon où abondent les déicaces sous l’ascia. Si la formule est fréquente en Narbonnaise, elle n’est pas encore attestée dans l’épigraphie aixoise (ILN, Aix-en-Provence; ). Dans l’épitaphe de Victorina, les dédicants, ses enfants, n’ont pas indiqué leurs noms, mais seulement leur lien de parenté avec la défunte ; les exemples de cette pratique sont nombreux à Bordeaux et les monuments des deux Aquenses illustrent bien la pratique onomastique locale : sur son cippe funéraire, Valeria Victorina porte les duo nomina, alors qu’elle n’est désignée que par son surnom dans l’épitaphe de son époux (sur les phénomènes d’homophonie dans l’usage de Victor, Victoria et leurs dérivés, voir ILA Bordeaux; , 260).
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URI:https://petrae.huma-num.fr/160100900222
©2002 Navarro-Caballero Milagros, Maurin Louis (Édition); Prévôt Nathalie (Encodage TEI); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)