Localisation: France/Occitanie/Gers/Lectoure
Site (nom antique): Lactora (nom moderne): Lectoure
Province romaine: Aquitania
Support: Autel
Matériau: Marbre (de Saint-Béat)
Description et état du monument : Vraisemblablement un autel, car l'épaisseur, supérieure à 23 cm, conviendrait (cippe, indiquent improprement Espérandieu et CIL; ). La pierre a été réutilisée dès le Moyen Age, puisqu'un Christ bénissant, datable de la fin du XIe siècle ou du début du XIIe, a été sculpté sur la face postérieure. Depuis 1777, date de sa découverte par l'abbé de Tursan, le monument a été retaillé et a perdu une grande partie de sa base qui portait le nom collectif des auteurs de l'épitaphe ; cette dernière ligne est attestée par le dessin 24 du manuscrit de Bordeaux et par celui de l'ouvrage de Chaudruc de Crazannes (Chaudruc de Crazannes 1837; , pl. III, n° 18) qui reproduit une illustration du manuscrit de l'abbé de Tursan, malheureusement perdu. La partie supérieure, endommagée au moment de la découverte, a été elle aussi retaillée depuis le XVIIIe siècle.
Dimensions: 53 max/42,5/23
Lieu de découverte: Lectoure
Conditions de découverte: Trouvé en 1777 par l'abbé de Tursan dans une des caves du palais épiscopal où il servait de seuil (Chaudruc de Crazannes 1837; , p. 177). Étant donné qu'un Christ, de style roman précoce, a été sculpté sur la face postérieure de la pierre, celle-ci avait été probablement réemployée dans la première cathédrale de Lectoure, peut-être à son portail ou dans le cloître attenant ; la trouvaille de la pierre est donc antérieure au milieu du XIIe siècle
Lieu de conservation: Lectoure
Institution de conservation: Musée de Lectoure
N° inventaire: 25
Description du champ épigraphique: Inscrit dans un encadrement mouluré Dimensions: 31/27,5
État de conservation: Traces de martelage incomplet qui affecte la lecture de certaines lettres ; ce n'est pas vraiment à l'usure liée à une réutilisation comme seuil (signalée par Chaudruc et Camoreyt) que ces accidents doivent être attribués. La disparition de la première lettre des lignes 6 et 7 est postérieure à la photo donnée par Espérandieu (Espérandieu 1892; , p. 70)
Mise en page: La mise en page est convenable : la première ligne est centrée ; les lettres initiales des lignes 2 à 6 sont à l'aplomb ; seule la dernière ligne conservée est décalée vers la gauche. La densité du texte, le fait que les premières lettres aient été implantées un peu trop à droite et que l'on ait utilisé des lettres de hauteur à peu près voisine ont contraint, malgré l'utilisation de petites lettres, à "mordre", en haut et à gauche, sur la zone biseautée précédant la mouluration et à renoncer à toute ponctuation
Écriture: Capitale carrée
Style écriture: Lettres capitales carrées, à large emprise (M ; T avec trait horizontal important) ; G avec une barrette souple et rentranteLigne 1 : 3. Lignes 2/4 : 3,9. Lignes 5/6 : 3,7. Ligne 7 : 2,4
Hauteur min. lettres: 2.4 Hauteur max. lettres: 3.9
Type de texte: Épitaphe
Datation du texte: 100/225
Justificatif datation: Onomastique
Édition corpus: CIL, XIII , 531; Lapart & Petit 1993 , p. 219; ILA, Lactorates , 30, photo du support, dessin;
Texte
01 DM 02 LVMINA 03 TIO GRE⁽GO⁾ 4 RIO MORTE 05 CITARAPTO 06 ṬVMVLVM 07 F̣ECERE 8 [ . . . . . . . ] |
01 D(is) M(anibus), 02 Lumina- 03 tio Gre⁽go⁾- 4 rio, morte 05 cita rapto, 06 ṭumulum 07 f̣ecere 8 [sodales] |
Traduction:
Aux dieux Mânes, à Gregorius, surnommé Luminatius (ou à Luminatius, surnommé Gregorius), emporté brusquement par la mort, ses compagnons (de collège, de travail) ont élevé ce tombeau.
Commentaires:
La dénomination du personnage présente une ambiguïté. La qualité de la mise en page et de la gravure, ainsi que la correction de la coupure des mots semblent interdire de penser, à propos des deux premières lignes, à une confusion et de rétablir L(ucius) Minatius, le lapicide ayant commencé à développer l'abréviation du prénom. Mais l'on peut hésiter à faire de Luminatius un nom ou un signum (Solin & Salomies 1994; , p. 107 et 354, en font tantôt un gentilice, tantôt un surnom). Étant donné la rareté des occurrences, c'est vers la seconde solution que nous pencherons, ce qui s'accorde assez bien avec la chronologie du développement de ce type d'élément nominal et de l'emploi du surnom, parfois utilisé aussi comme signum, il est vrai (dans ce sens, Solin 1984; , p. 134, n. 40, qui pense à une acclamation γρηγóρει). Gregorius, est vraiment répandu à partir du IIIe siècle, mais on n'en connaît aucun exemple en Aquitaine méridionale (sur la chronologie, voir Solin 1982; , p. 764-766). La mention du type de mort, la désignation emphatique de la tombe correspondent à des réminiscences poétiques qui renforcent notre opinion que l'échantillon de société lactorate qu'il nous est possible de connaître était d'un niveau de culture plutôt élevé. La dernière ligne, qui était gravée sur la base et qui a disparu, doit assurément être retenue, puisque le dessin du manuscrit de Lectoure la portait (d'après Espérandieu 1892; , p. 71) et que le manuscrit de Bordeaux et Chaudruc de Crazannes l'indiquent : à propos de ces sodales nous pouvons penser plutôt qu'à un collège de tenui, à une association religieuse et (ou) professionnelle, regroupant des individus disposant de moyens financiers apparemment importants.
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©2013-10-02 Sillières Pierre (Édition); , Fabre Georges (Édition); Prévôt Nathalie (Encodage TEI); Nathalie Prévôt (Database Design)