Localisation: France/Occitanie/Gers/Eauze
Site (nom antique): Elusa
(nom moderne): Eauze
Province romaine: Aquitania
Support: Plaque
Matériau: Marbre (gris)
Description et état du monument : Le monument semble complet malgré Hirschfeld qui a mal compris les signes indiqués par Daignan du Sendat avant la première ligne et qui représentent seulement une identification de 3 lettres appartenant à celle-ci. L’angle inférieur droit est affecté par une légère cassure ; l’arrière et les tranches sont seulement épannelés.
Dimensions: 49,5/72/7
État de conservation: Le monument semble complet malgré Hirschfeld qui a mal compris les signes indiqués par Daignan du Sendat avant la première ligne et qui représentent seulement une identification de 3 lettres appartenant à celle-ciL’angle inférieur droit est affecté par une légère cassure ; l’arrière et les tranches sont seulement épannelés
Lieu de découverte: Eauze
Contexte local: Elusa, chef-lieu de cité
Conditions de découverte: Avant 1762, dans le secteur de Cieutat, dans les ruines d’un édifice
Lieu de conservation: Eauze
Institution de conservation: Musée archéologique
N° inventaire: Inv. : E.0. XVIII, 148 (dépôt du musée d’Auch).
Description du champ épigraphique: Couvre toute la face antérieure du monument. Dimensions: 32,4/64. H. marge sup. : 3,2. H. marge inf. : 11,8.
État de conservation: Bon, mais une brisure touche la fin de la ligne 1.
Écriture: Capitale.
Style écriture: Lettres allongées, surtout à la seconde ligne en raison de la densité du texte, avec parfois une tendance à l’actuaire (T et F, l. 4) ; B et P avec panse non fermée ; V penchant vers la gauche ; le dessin du C (l. 3) est assez maladroit ; les E sont dépourvus de traits horizontaux. Le texte est largement déporté vers le haut du champ ; les lettres initiales sont à peu près à l’aplomb. Chaque ligne porte la nomenclature d’un seul personnage, ce qui est permis par l’utilisation, aux deux premières lignes, de lettres plus petites, avec des O et un C presque inclus dans des C (l. 1 et 2). L’espace final de la l. 3 est à peine rempli par un point. Points de séparation et terminaux de forme triangulaire assez grossière. H. lettres : L. 1 : 7,4 (T = 8 ; lettres diminuées : 3,5-4) ; l. 2 : 7,4 (deux dernières lettres : 5-5,2 ; autres petites lettres : 4-4,4) : l. 3 : 7,1-7,4 ; l. 4 : 7-7,4).
Type de texte: Épitaphe
Datation du texte: 14-70
Justificatif datation: Simplicité du formulaire, marquée par l’absence de formule initiale ; prénoms et gentilice des personnages
Édition corpus: Daignan du Sendat , fol. 496 bis; Brana 1881 ; CIL, XIII , 555 et suppl. IV, p. 6; ILA, Elusa/Turba , 21;
Texte
01 C▴IVL▴TALSCONIS▴F▴TARROS▴ 02 IVLIA▴CONDAI▴FIL▴ACCATEN▴VX▴ 03 C▴IVLIVS▴PAVLLVS▴F▴ 4 T▴IVLIVS▴SABINVS▴F▴ |
01 C(aius) Iul(ius) Talsconis f(ilius) Tarros 02 Iulia Conda<t>i fil(ia) Accaten ux(or) 03 C(aius) Iulius Paullus f(ilius) 4 T(itus) Iulius Sabinus f(ilius) |
Traduction:
Caius Iulius Tarros, fils de Talsco(n), Iulia Accaten, fille de Condatus, son épouse, Caius Iulius Paullus, leur fils, Titus ou Tiberius Iulius Sabinus, leur fils.
Apparat critique:
L.4 : Peut-on écarter la lecture T(iberius)?
Commentaires:
Sur le caractère remarquable de ce texte, qui permet de saisir une réelle évolution onomastique sur trois générations successives, voir plus haut p. 36-37. Anecdote révélatrice, Champollion Figeac (; , II, p. 217 ; cf. ; ) a écrit : "cette inscription peut être considérée comme bilingue et ... est accompagnée d’un équivalent en latin". Même si l’on ne peut se rallier à cette appréciation extrême, le passage de surnoms à consonances "gauloise" ou "aquitaine" à des surnoms d’apparence latine (bien attestés au sud de la Garonne), passage qui n’est pas inédit dans l’Aquitaine méridionale, est tout à fait remarquable. Les deux premiers cognomina traduiraient une caractéristique de la Gascogne où les T initiaux sont connus, à la différence de la zone pyrénéenne où ils peuvent être remplacés par des H : ainsi à propos de la racine *Tar-/*Har- et des noms Talsco(n)/Halsco(n), le premier nom ayant une correspondance ibérique talsku (Gorrochategui 1984; , s.u.et Gorrochategui Churruca 1993; , p. 623 et 626). Quant au quatrième anthroponyme, même s’il a été généralement recueilli sous la forme Condai génitif de Condaus, il nous semble plus raisonnable de pense à Condatus à consonance gauloise.
Si l’on s’en tient à la manière qu’ont adopté les deux premiers personnages pour indiquer leur filiation, on pourrait conclure qu’issus d’un milieu pérégrin, ils ont été les premiers de leur famille à accéder à la citoyenneté, la femme par mariage. On aurait l’indication d’une accession personnelle au statut civique, non liée à l’exercice d’une magistrature (sur ce point, voir ; ) Et on pourrait placer ce document dans le premier quart du premier siècle. Mais on ne peut exclure que des formes traditionnelles d’expression de la filiation (avec indication du nom personnel du père) aient pu se maintenir (la filiation des citoyens par le prénom du père n’est pas la règle en Aquitaine méridionale) et que le(s) père(s) des deux personnages ai(en)t eu eux-mêmes accès à la citoyenneté (; , p. 215-216 et , p. 182-184 et 187-188). Signalons que pour Bedon (Les villes des trois Gaules; , p. 230-231), ces derniers appartiendraient à la génération des guerres civiles. Un élément de doute est offert par l’abréviation du prénom du second fils. Peut-on exclure qu’elle soit à développer en T(iberius), ce qui serait plus en accord avec un souci de marquer la fidélité de cette famille de C. Iulii au successeur d’Auguste (voir ILA Auscii; , 38) ?
Si l’on s’en tient à la manière qu’ont adopté les deux premiers personnages pour indiquer leur filiation, on pourrait conclure qu’issus d’un milieu pérégrin, ils ont été les premiers de leur famille à accéder à la citoyenneté, la femme par mariage. On aurait l’indication d’une accession personnelle au statut civique, non liée à l’exercice d’une magistrature (sur ce point, voir ; ) Et on pourrait placer ce document dans le premier quart du premier siècle. Mais on ne peut exclure que des formes traditionnelles d’expression de la filiation (avec indication du nom personnel du père) aient pu se maintenir (la filiation des citoyens par le prénom du père n’est pas la règle en Aquitaine méridionale) et que le(s) père(s) des deux personnages ai(en)t eu eux-mêmes accès à la citoyenneté (; , p. 215-216 et , p. 182-184 et 187-188). Signalons que pour Bedon (Les villes des trois Gaules; , p. 230-231), ces derniers appartiendraient à la génération des guerres civiles. Un élément de doute est offert par l’abréviation du prénom du second fils. Peut-on exclure qu’elle soit à développer en T(iberius), ce qui serait plus en accord avec un souci de marquer la fidélité de cette famille de C. Iulii au successeur d’Auguste (voir ILA Auscii; , 38) ?
XML EpiDoc
URI:https://petrae.huma-num.fr/160102400021
©2020 Georges Fabre (Édition); Nathalie Prévôt, Fanny Mézard, Nolwenn Chevalier-Guibert (TEI Encoding); Nathalie Prévôt (Database Design)